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  • Photo du rédacteurJerome Puech

Comment réinventer la féria ?

Dernière mise à jour : 16 avr. 2018


C’est l’enjeu d’un rapport rédigé par la coordination des clubs taurins de Nîmes et du Gard. Une belle occasion de s’interroger sur le devenir des Férias à Nîmes.


Il suffit de se rendre en dehors de Nîmes pour se rendre compte que l’image de Nîmes est associée à la Féria de Nîmes. Et pour cause, notre ville reçoit entre 700 000 et million de personne à l’occasion de la Féria de Pentecôte. C’est une manne économique pour les hôtels, les restaurants, les bars et les bodegas. Une personne dépense en moyenne 51 euros selon un article d’Objectif Gard. On estime à 50 millions d’euros de retombées pour Nîmes. Le hic, c’est que notre Féria est en train de décliner à petit feu. Moins de spectateurs aux corridas. Des animations de moins en moins fréquentées. Finies les Férias qui débutaient la semaine précédente ou les Férias qui commençaient par une corrida le mercredi soir. Les médias nous renvoient une image de « soulards » et de fortes insécurités. Enfin, la corrida n’est plus aussi appréciée par les français et par les « people ». Les stars viennent moins qu’à l’époque des années 80/90 sous Jean Bousquet, maire et patron de Cacharel.


Revoir les spectacles taurins



Le rapport des clubs taurins annonce la couleur : « il faut reconquérir un public ». Les corridas semblent avoir perdues leur modèle économique. Les organisateurs de spectacles s’enferment dans une politique de prix toujours plus élevés mettant en danger la pérennité de cet art. Les corridas ne sont plus facilement accessibles par tous. Son côté populaire a disparu avec la fameuse possibilité de rentrer gratuitment pour le 6ème toro. L’enjeu de l’avenir est d’aller à la conquête des jeunes publics, futurs ambassadeurs de la tauromachie. A Nîmes, il n’existe pas ou pratiquement pas de dialogue entre les clubs taurins et l’organisateur Simon Casas. Enfin, il faut élargir la culture taurine jusqu’aux traditions plus locales comme la culture camarguaise. Signe des temps, Simon Casas lors de la conférence de presse de présentation en mairie des cartels le 4 avril a failli oublier de présenter la course camarguaise qui ouvrira la prochaine Féria de Pentecôte qui aura lieu du 17 au 21 mai.


Interroger la partie festive



La Féria de Nîmes est devenue très individuelle. Elle a perdu son âme communautaire. Les bars et les bodegas rivalisent dans la course aux décibels. Il semble y avoir plusieurs férias dans une. Celle des fortunés et celle des « sans le sou ». Cohabitent plus ou moins bien les logiques des commerçants et celles des associations. Rien à voir avec l’esprit de communion dans les fêtes du Sud Ouest comme à Bayonne ou à Dax ou même en Espagne. Christian Chalvet, aficionado notaire, invite sur les réseaux sociaux à s'inspirer de ce qui se fair dans la péninsule ibérique. Que faire alors ? Le rapport préconise plus d’animations autour des taureaux et des chevaux dans les rues et dans l’arène. Il s’agit aussi de mieux scénariser la Féria avec un coup d’envoi par un parrain à forte notoriété et de conclure par un feu d’artifice. Enfin, l’enjeu est de retrouver l’esprit d’unité ! On pense à une tenue vestimentaire unique (Jean’s de Nîmes et chemise blanche). A ce titre, saluons l’initiative de l’association des Gens de Nîmes de distribuer pour la Primafresaca des bandanas bleus. L’unité passera aussi par une meilleure association de la population à l’organisation de la fête avec la mise en place d’un comité de suivi ou des fêtes composé de citoyens éclairés.


La Féria peut-elle retrouver son âme ? Oui à condition que ceux qui en sont les acteurs acceptent de se remettre en question et de réfléchir ensemble. De ce point de vue, les clubs taurins se sont exprimés les premiers. Bravo.


Jérôme Puech


Les chiffres


Né en 1952, la féria a 66 ans

Le prix des places de corrida en amphithéâtre a été multiplié par 3

Une personne dépense en moyenne 51 euros à la féria de Nîmes

Entre 700 000 et un million de personnes viennent à la féria


Crédits photo: Google.

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